Le tourisme à Leh a-t-il besoin de régulation ?

« Leh, ce n’est plus comme avant : ça a complètement changé ! »

Combien de fois avons nous entendu cette phrase sortie de la bouche de tout voyageur, revenu au Ladakh quelques années après un premier séjour ? Cela fait 40 ans que ça dure, et ce n’est pas terminé !
Pourtant aujourd’hui, et depuis 7 ans précisément, la courbe du tourisme est réellement exponentielle et sujette à de sérieuses interrogations…

 

Une courbe de fréquentation touristique exponentielle et angoissante

Si l’on observe la courbe du tourisme à Leh depuis son ouverture aux étrangers en 1974, on constate une première pente ascendante entre 2002 et 2009 (de 15000 à 70000 « touristes ») et soudain, contre toute attente, une violente hausse en 2011, boostant le nombre de visiteurs annuels à 150 – 180000 personnes ! L’année 2016 a vu ce nombre encore exploser à presque 240 000 personnes, forçant les autorités locales à s’interroger sur la nécessité de mettre en place des règles de régulation.

L’année 2010 avait pourtant déjà fait figure de marqueur d’alerte et « c’est la nature qui avait infligé sa sentence » ! C’est du moins ce que tous les locaux ont pensé : au matin du 6 août 2010, alors que la saison battait son plein, le Ladakh s’était réveillé dans l’apocalypse… Les Dieux de la terre et du ciel s’étaient unis pour mettre en place un scénario de cauchemar : dans plusieurs régions, dont la vallée de la Markha, celle de l’Indus et Leh, des pluies torrentielles se sont abattues vers minuit, au terme de plusieurs journées particulièrement chaudes.

Un phénomène de « cloudburst » (explosion de nuages) a déversé une véritable « chasse d’eau » sur une montagne de moraine qui s’est effondrée comme un château de sable, ensevelissant une partie de Leh et la quasi totalité de Choglamsar. Dans la Markha, la rivière est sortie de son lit et a emporté tous les campements avoisinants. L’Indus a aussi largement débordé, inondant les villages, brisant les ponts, emportant ceux qui les traversaient. Des blocs de pierres gros comme des voitures se sont détachés, bloquant les routes et l’accès pour les secours. « Nous avons trop demandé à la nature » entendait-on ici et là. « Elle nous a puni » ; « Nous avons manqué d’humilité » ; « Nous devons revenir à des ambitions plus modestes » : les discours de mea culpa n’en finissaient pas !

Les touristes sont partis : rapatriés grâces à des rotations exceptionnelles d’avions. (La gendarmerie française est même venue compter ses ressortissants pour les évacuer).

Le Ladakh s’est retrouvé seul en plein mois d’août…

On a cru l’âge d’or du tourisme révolu. La terre magique du toit du monde avait montré les crocs…

 

Mais contre toute attente, les touristes étrangers sont revenus et plus encore, les touristes indiens !

Les indiens des plaines n’ont jamais été attirés par le Ladakh. Comme autrefois chez nous, ils voyaient dans ces peuples des montagnes, des « barbares » : des hommes vivant comme des bêtes, sans aucun intérêt. Être muté au Ladakh pour un fonctionnaire (un instituteur par exemple) c’était comme être envoyé au goulag ! Mais les clichés ont la vie moins dure qu’on pourrait l’imaginer, surtout quand le cinéma s’en mêle… Des blockbusters de Bollywood se sont entichés du Ladakh qui est devenu dès lors LA destination à la mode. Et d’un seul coup, tout a changé !

Après presque 30 ans d’évolution progressive de la fréquentation, en quelques années, le tourisme a réellement été boosté : construction d’hôtels, de routes, de « spots » et attractions touristiques » : du quad dans les dunes de la Nubra, des spectacles folkloriques (alors que toutes les fêtes avaient été jusque là parfaitement authentiques) etc. Tout le monde cherche à tirer partie du tourisme, faisant flamber les prix dans tous les secteurs.

L’économie touristique a été essentielle dans le développement du Ladakh et la progression de l’éducation : elle a permis la création d’emplois dans de nouveaux secteurs, tels que les services ou l’administration. L’argent et la générosité des étrangers a permis l’ouverture de nombreuses écoles et la scolarisation d’enfants pauvres dans de bonne conditions. Les revenus des jeunes en tant que guides l’été leur a permis de payer leurs études etc. Dès lors,  tous pouvaient espérer un avenir différent de celui de l’agriculture vivrière de leurs parents !

 

Une économie nécessaire mais qui met à mal culture et environnement

Aujourd’hui, le Ladakh ne peut pas vivre sans le tourisme mais tous ont conscience qu’il exploite des ressources limitées à très court terme, sans aucun contrôle. Car si la pollution et le trafic sont des conséquences visibles (cf. Notre article « L’environnement en question »), il n’en est pas de même pour tout ce qui semble « normal » aux touristes et qui ne l’est pourtant pas du tout ! 

L’eau courante dans les hôtels par exemple est fournie grâce à des puits, creusés sans régulation (ni autorisations), dans des réserves d’eau souterraine vraisemblablement fermées (l’eau jaillit comme dans un jaser !). C’est-à-dire que chaque touriste qui tire la chasse d’eau ou prend ne serait-ce qu’une douche chaque jour puise dans les ressources vivrières du Ladakh… Il faut savoir que les Ladakhi utilisent essentiellement les eaux de surface, qui elles aussi disparaissent peu à peu, laissant derrière elles des villages fantômes, à la vitesse de la disparition des glaciers. Où trouvera-t-on l’eau quand, dans 20-30 ans, les glaciers auront rendus leur dernières gouttes et les nappes souterraines auront été vidées par les douches et les chasses d’eau ? Les Ladakhi ont conscience de cela mais ils n’osent pas en parler ouvertement : ils ont peur pour leur « business » !

« Heureusement », pour chauffer cette eau, les chauffes-eau solaires se sont largement développés car il y a peu, on brûlait encore, sous les réservoirs, des déchets (polluants) et du bois de chauffage, denrée très rare puisque la population locale elle-même se rationne pour se chauffer à minima en hiver !

Concernant la préservation des réserves d’eau potables, les Ladakhi ont réellement pris conscience du bienfait des toilettes sèches face au « bling bling » des chasses d’eau : alors qu’ils ne voulaient pas en entendre parler il y a quelques années, ils se mettent à encourager l’usage de ces toilettes « à l’ancienne » qui ne dégoutent pas tant que ça les touristes finalement. Avec des arguments, ils comprennent rapidement les enjeux de ce retour à un progrès raisonné  : la nécessité de préserver l’eau d’une part mais aussi d’éviter des problèmes sanitaires majeurs car il faut bien comprendre que les eaux usées ne sont pas canalisées et s’écoulent dans le sol, venant polluer les nappes souterraines dont certains prélèvements récents ont montré parfois la présence de bactéries telles que Echerichia coli.

Par ailleurs, les sols désertiques de ces hauts plateaux himalayens, ont besoin de fertilisants et les toilettes sèches apportaient un engrais parfait ! Aujourd’hui, on en est arrivé à la situation absurde de devoir acheter des excréments d’animaux auprès des nomades pour enrichir les terres !

La pollution de l’eau est un problème à multiples facettes : les eaux de surfaces ne sont pas exempts de souillures : entre les déchets qui volent et viennent souiller les cours d’eau et les nettoyages sauvages de voitures pour garantir la carrosserie la plus rutilante aux touristes, l’eau des rivières n’est plus utilisable. Une habitante de Changspa road à Leh témoigne : « il y a encore 5 ans en arrière, nous utilisions l’eau de la rivière pour nous laver ou faire la lessive. Aujourd’hui, elle est devenue tellement sale qu’on ose à peine la toucher ! ». Tous les restaurants de la rue y déversent leurs eaux usées, vaisselle comme toilettes souvent…

Leh, même si elle évolue vite, n’est pas prête à accueillir un tel afflux de population : les faibles ressources de ce désert d’altitude et la gestion des déchets générés par l’homme moderne doivent être gérés pour 250.000 personnes alors que Leh et son agglomération ne comptent pas plus de 80.000 habitants… et c’est sans compter sur les professionnels, venus des régions voisines ou du Népal pour travailler et servir ces touristes. Cette économie ne peut pas être sans conséquences environnementale ni culturelle

La directrice adjointe au tourisme à Leh déclare : « Le tourisme a stimulé le développement économique à Leh et est une aubaine pour les professionnels du secteur. Cependant, nous ne pouvons pas ignorer son impact négatif, incluant les dégradations environnementales, la raréfaction de l’eau, la décadence culturelle et l’augmentation des crimes. »

 

Un développement anarchique

En terme d’environnement, malgré les marqueurs d’alerte, les débats et les mises en garde de représentants d’ONG, les responsables politiques Ladakhi n’ont pas complètement pris la mesure du danger environnemental que le développement touristique allait entraîner.

Au Lac Tsomoriri, des campements fixes avaient commencé à voir le jour il y a plus de 15 ans. Déjà, des débats avaient lieu pour dénoncer la pollution majeur qu’ils entrainaient : déchets et problèmes sanitaires avec les toilettes qui se déversaient dans le cours d’eau approvisionnant le village de Korzok, causant les premiers cas de dysenterie et désertification des faibles pâturages alentours à cause du piétinement. Depuis, la situation ne s’est pas arrangée, au contraire : ce village semi-nomade s’est considérablement développé. Et même si des home-stay et des guesthouses se sont construits, offrant un hébergement chez l’habitant et un partage plus équitable des revenus du tourisme, les campements sont toujours là et l’afflux touristique continue de poser de multiples problèmes dans cet environnement extrêmement fragile d’altitude (rappelons que nous sommes là à 4500m !).

Les abords du lac Pangong se sont développés plus tardivement mais sa situation plus favorable a permis l’installation anarchiques de campements fixes dans tous les villages de sa rive sud, jusqu’à la limite de la frontière autorisée ! Avec les mêmes impacts négatifs qu’au bord du Tsomoriri (pas de gestion sanitaire des déchets ni des eaux usées, piétinement etc.) ! Il aurait suffit de les interdire ou de les réguler pour que cela n’arrive pas mais les autorités sont aussi face à une pression économique non négligeable : il leur est difficile de prendre des mesures qui boycotteraient le développement économique de la région ! D’ailleurs, les villages qui sont encore en dehors de la zone touristique protestent contre ces « inégalités » !!! Comment faire dans une démocratie ? La question est plus compliquée qu’elle n’y paraît…

 

Tensions et impacts sociaux collatéraux

Environnement, gestion du flux mais aussi, tensions sociales ! Il y a la vie touristique, et la vie locale, ceux qui profitent et ceux qui subissent et bien sûr, les débats internes ne sont pas exempts d’amertume et de jalousies.

Les chiffres de ces dernières années n’ont pas été anticipés : moins de 80.000 touristes jusqu’en 2010 puis 179.492 en 2011, 235.698 en 2016 et 258.720 touristes comptabilisés en septembre 2017 (chiffres donnés par le département du tourisme à Leh). Sans compter les travailleurs, qui triplent les chiffres de la population locale, 16000 véhicules enregistrés dans le district et les milliers d’autres venus des plaines car de plus en plus de touristes indiens tentent l’aventure avec leur propre voiture, augmentant les prévisions de trafic ! Avec l’ouverture du tunnel du Rothang La, on peut s’attendre à un afflux de véhicules encore plus important, qu’on ne contrôle absolument plus !

Des querelles naissent entre les chauffeurs « officiels » et les voitures particulières que certains, en dehors de la zone régulée du Ladakh, louent aux touristes. Sans compter les taxis venus des régions voisines  : plus de 8000 véhicules, viennent ainsi «  voler » le travail aux locaux, comme on l’entend ouvertement dans la bouche des « taxi drivers » . La traditionnelle querelle entre unions des taxis de Leh et Kargil a trouvé d’autres grains à moudre !

Au delà de ces tensions, la gêne engendrée par cet afflux est indéniable : au Ladakh, les activités sont saisonnières, par la force des choses, et si le tourisme prend toute la place, que deviennent les autres ?

Prenons les travaux par exemple : jusqu’à présent, la saison d’été leur était dédiés, sur les routes comme ailleurs (car comment travailler sur des terres gelées de novembre à mai ?). Il faut à présent repenser cette organisation car des routes bloquées en pleine saison touristique, ce n’est plus gérable ! A moins que l’on ne parvienne à limiter le trafic ?… Ce sont des pistes sérieusement envisagées dans les débats locaux…

Problèmes de plannings mais aussi problèmes de coûts car sur un toit du monde en pleine explosion démographique, même saisonnière, il faut construire ! Et cela augmente considérablement le prix des terres et de la main d’œuvre, surtout pour les locaux qui conservent un revenu non indexé sur ceux du tourisme  ! Les terres, autrefois (et encore) agricoles du centre de Leh prennent une valeur considérables et nombreux sont-ceux qui cèdent à la tentation de les rentabiliser par la vente ou la construction de guesthouses. C’est le visage de Leh qui change et c’est regrettable car ce qui faisait le charme de ce bazar, c’était toutes ces petites rues qui menaient à des champs entourés de murs, à deux pas du Main Market…

Ne parlons même pas de la dégradation du tissus social avec les amis qui se chamaillent pour des « business » reçus par l’un et pas par l’autre, les convoitises face à des situations de mécénat opportunistes, les « thés » dont on ne sait plus s’ils sont offerts ou le préambule à des négociations financières plus avancées etc .

Le développement entraine jalousies et cupidité… Autant de défauts dont personne n’aurait osé qualifier les Ladakhis autrefois… Est-ce la fin d’un peuple à la réputation si hospitalière et altruiste ?

La jalousie et la convoitise sont deux des trois poisons de l’existence contre lesquels les bouddhistes doivent lutter. Ils sont aujourd’hui mis largement à l’épreuve dans cette situation d’évolution accélérée.

 

L’héritage culturel en question

Globalement, on observe que, face à ces changements rapides, un clivage s’établit entre les jeunes restés dans les villages et ceux qui sont partis étudier à Leh puis au delà dans les grandes villes indiennes. Ils reviennent avec un vision moderne du développement et la perte de leur héritage culturel, de leurs savoirs-faire.

Pourtant, concrètement, un jeune ladakhi n’est pas un jeune urbain européen. Ils savent encore tous filer la laine au fuseau, lavent leur linge à la main, savent faire les moissons, sécher l’orge, faire des momos… Ils ont en eux les valeurs de leur culture et ce n’est pas un smartphone, facebook ou un jean qui changera ça d’un coup de baguette magique.

Par ailleurs, les Ladakhi n’ont pas attendus ces marqueurs d’alerte actuels pour réagir  : la Women Alliance par exemple travaille depuis longtemps pour promouvoir le travail des femmes dans les villages, en vendant, à Leh, le fruit de leurs créations, leur permettant ainsi d’avoir un revenu sans migrer vers la ville. C’est une association très puissante qui valorise beaucoup les femmes et la solidarité entre elles, qui organise des formations ou des sorties.

La société de protection de la vie sauvage (Wild Live Society), quand à elle, supervise la gestion des home-stay. Ainsi, elle fixe le prix de ces hébergements chez l’habitant et redistribue l’argent collecté par chaque maison à la totalité du village (inutile donc de chercher moins cher ailleurs : les tarifs sont tous les mêmes dans une région donnée !). Avec une partie de cet argent et la taxe pour la protection de la vie sauvage, des programmes sont organisés pour permettre aux villageois de supporter les conséquences de l’intrusion d’un léopard des neiges dans un troupeau ou pour, tout simplement, apprendre à vivre avec. De même, l’argent des home-stay a un véritable impact positif pour maintenir l’habitat rural, même si on peut regretter que, pour plaire aux touristes, nombreux sont ceux qui travestissent leur maison… Mais la faute à qui ? La plupart des touristes exigent, effectivement, une chambre individuelle avec matelas et pas les traditionnels tapis (même s’il est recouvert d’un matelas de camping), disposés en cercle autour de la pièce, des toilettes et une douche et pas un coin d’eau près de la rivière et des toilettes sèches, une salle à manger confortable et pas la promiscuité d’une cuisine traditionnelle…

Peut-être faudrait-il aussi former les touristes à accepter que d’autres formes d’organisation existent et qu’il est bon de la découvrir le temps d’un voyage ?

Les initiatives locales ne manquent pas pour protéger et valoriser la culture locale. Les ladakhis eux-mêmes ont conscience de la valeur de leur culture et la singularité ne leur fait pas peur. Alors oui, les choses changent, mais le tableau n’est peut-être pas si noir qu’il y paraît ?

 

Des réflexions pour trouver des solutions

Tsering Angmo, la directrice adjointe du bureau du tourisme à Leh, en fonction depuis février 2017, reconnaît qu’il n’y a pas de politique du tourisme pour réguler cet important flux migratoire et ses conséquences sur l’environnement et la culture locale.

Depuis peu, l’administration fixe des taxes pour la protection de l’environnement et de la vie sauvage (respectivement 400 et 20 roupies inclus dans le prix des permis pour fouler le sol des régions proches des frontières et donc militairement surveillées) qui ont rapporté plus de 53 millions de roupies à l’heure actuelle (soit près de 680.000 €). Jusqu’à présent, cette réserve financière n’avait pas encore été investie dans des projets concrets, si ce n’est dans les aménagements de la Chadar pour accueillir les nombreuses expéditions qui s’y présentent. (cf article « Chadar, une nouvelle autoroute touristique ? ») Ce projet fait parti d’une réflexion plus globale du LAHDC de Leh (Ladakh Autonomous Hill Development Council,) qui, en 2017, a adopté une politique d’éco-tourisme pour réduire l’impact négatif du tourisme. Il compte ainsi agir sur plusieurs axes : toilettes publiques, promotion de la culture ladakhi, des home-stay, réflexion sur le problème des déchets, protection de l’eau etc.

 

Le tourisme, mais aussi la modernité, le développement des médias et d’internet entraine inévitablement une mutation de la société que chacun doit apprendre à gérer. Cependant, l’afflux touristique et ses conséquences sur une terre fragile est un problème beaucoup plus délicat à gérer et d’autant plus quand il est aussi l’une des seules ressources financières de la région. Ainsi, il faut faire vivre la population tout en protégeant son environnement, éviter les laisser pour compte : le plateau de jeu est complexe et les conséquences de chaque décision, ou non décisions, redoutables. Les ONG, locales ou internationales, largement présentes sur la région ainsi que les autorités, bien consciente des problèmes et des enjeux, sans oublier la population locale très impliquée dans les débats, réfléchissent activement ensemble pour trouver les meilleures solutions.

Rappelons que l’emballement des chiffres est impressionnant : un bon de 100.000 touristes annuels depuis 2011 et 50 000 de plus chaque année depuis 3 ans ! Faudra-t-il en arriver à un quota de visiteurs, comme au Bhoutan ? La question est dans toutes les têtes, celle de la taxe journalière aussi. Souhaitons que les décisions qui seront prises préserveront la qualité de vie des habitants et permettront, à tous, et pas seulement aux plus riches, de découvrir cette terre exceptionnelle du toit du monde.