Les Monastères et Palaces du Ladakh et du Zanskar

Des monastères bouddhistes

Les monastères au Ladakh sont des lieux vivants où résident des moines, des lamas, des Rimpochés… Rien à voir avec des églises ou des « temples » qui sont essentiellement dédiés à la prière ou à la communauté : ici, les moines ont leur petite cellule où ils font leur cuisine, étudient au rythme qui est le leur et se retrouvent pour des cérémonies communes ou des enseignements. Les monastères sont en quelque sorte des villages de moines avec des lieux d’habitation et des lieux d’autant plus sacrés que la peinture des murs le montre : en blanc, les bâtiments communs et en orange et plus encore en rouge, les cœurs des monastères où l’ont trouve leurs trésors.

Mais les monastères sont aussi et surtout des lieux d’enseignement du bouddhisme,  selon les différentes écoles et mouvements véhiculés par les grands maîtres qui se sont succédés au fil de l’histoire. On trouve dans ces lieux des statues et des fresques peintes sur les murs qui racontent ces épopées : entre divinités, pérégrinations et enseignements des maîtres. Pour le novice, on verra certes de belles peintures et des statues impressionnantes dans une ambiance intemporelle, mais sitôt accompagnés d’un guide, les peintures deviendront de véritables « bandes dessinées » que l’on apprend à lire. On perçoit alors des histoires d’aventures, de courants de pensées et des récits aux allures fantastiques ! C’est ainsi que vous viendra l’envie de mieux connaître tous ces personnages : maîtres, divinités, bouddhas, bodhisattva… ! Mais ça, c’est l’affaire d’une grande autre grande page d’information !

 

Visite des monastères

Il y a plusieurs manière de « classer » les monastères : soit en suivant le tracé d’une carte et en décrivant ceux que l’on trouve sur son chemin, soit en les classant par école monastique, soit encore par leur année de construction. Ce site s’adressant aux personnes désireuses de découvrir le Ladakh sur le terrain, nous allons opter ici pour la première solution à savoir : l’organisation spatiale de ces villages et écoles monastiques…

Statut des moinillons

Il est important d’expliquer que les jeunes moines que vous verrez courir dans les sentiers des monastères sont des enfants comme les autres : ni plus pieux ni plus dévoués aux divinités que les autres. Ils sont ici à l’école. Ils apprennent les mêmes matières que leurs copains dans les écoles publiques avec en plus, les enseignements du bouddha qu’ils appellent philosophie. Les monastères étaient d’ailleurs autrefois les seules écoles existantes au Ladakh et au Zanskar. Rien n’empêche ces enfants de poursuivre leur vie dans le civile quand ils le souhaiteront et ceci, à n’importe quel âge, même s’il décident de poursuivre leur apprentissage en tant que moine adulte.

Ce que l’on attend de vous

Les moines ne sont pas très « tatillons ». Ils attendent évidemment un comportement respectueux et lorsqu’il est interdit de photographier, respectez les règles : ils ont de bonnes raisons (souvent pour la préservation des peintures anciennes à cause de la nocivité des fortes lumières des flashs, et parfois car ils ont entendu que les images de leurs divinités sacrées se retrouvent en illustration dans nos toilettes, ce qui est une offense suprême !) .

On vous demandera toujours d’ôter vos chaussures avant d’entrer dans un lieu sacré (prévoyez des chaussures faciles à mettre et à enlever pour ne pas passer votre temps au laçage !).

Évidemment, évitez d’entrer dans des lieux sacrés en tenue légère (short, débardeur…), surtout pour les femmes car cela est vécu comme de la provocation vis à vis des moines et un manque de respect vis à vis des divinités (habitées) qui vous regardent…

 

Au fil des monastères

Pour l’heure, découvrons les monastères en rayonnant autour de Leh : il y a la vallée du haut Indus à l’est, celle du bas Indus à l’ouest, la Nubra au nord et, plus au sud, le Zanskar et les plateaux nomades…

Vous pouvez télécharger une carte ici au format pdf : carte ladakh LZi – A4

Les informations ci-dessous sont tirées, pour la plupart du travail de l’ethnologue Patrick Kaplanian et de celui de Jean-Louis Taillefer qui parcourent tous deux la région depuis son ouverture aux étrangers en 1976, ainsi que des remarques et observations de Céline Moulys, étudiant la région depuis 1999.

Vous trouverez beaucoup plus d’informations et de détails dans leurs guides respectifs : des mines d’or de savoir !

Sur place, si vous voulez y comprendre quelque chose, rien ne vaut un bon guide, en chair et en os ! Cherchez quelqu’un d’intéressé et spécialiste des monastères sinon, vous n’y verrez pas plus clair ! Il est possible de contacter des guides via le site zeguide.org.

 

Depuis Leh vers la vallée du Haut Indus,

Vous trouverez sur votre chemin les monastères de :

  • Shey

A 16 kms de Leh en remontant l’Indus.
altitude : 3300m

  • Le monastère
    École : Drukpa
    Petit en apparence, le monastère de Shey renferme de magnifiques trésors ! Un bouddha d’or de 8m se dresse, debout, à l‘intérieur du bâtiment ! Elle fut inaugurée en 1633 par le Roi Deldan Namgyal à la mémoire de son père, Sengge Namgyal.
    Shey signifie « regarder les miroirs », à cause de son reflet dans le petit lac situé au pied de la colline où il se dresse !


Temps de visite : 20 min
Droit d’entrée : env 50 Rps
Fête : 25ème et 26ème jours du 1er mois lunaire (et autres fêtes comme Shublas festival pour la moisson d’août avec un oracle à cheval et une journée de prières pour Metukba festival en juillet)

 

  • Le Palace : C’est le premier «fort » construit par le premier roi du ladakh Deldan Namgyal en 1655.

Ses ruines les plus anciennes se situent au dessus du monastère actuel. (Deldan Namgyal est aussi à l’origine du plus long mur mane du Ladakh, érigé en la mémoire de sa mère)…Le Roi avait fait du Palais de Shey sa résidence d’été

N’hésitez pas à vous aventurer un peu plus loin, derrière où se dressent une centaine de petites stupas : le décors, grandeur nature, du film « Samsara»… Attention cependant, ces édifices religieux ne sont pas un terrain de jeu : il est évidemment interdit de monter dessus, même lorsqu’ils sont petits… Et n’oubliez pas de contourner chaque stupa par la gauche, dans le sens des aiguilles d’une montre !

 

  • Tiksey

École : Gelugpa

A 20 kms de Leh en remontant l’Indus.
altitude : 3300m

Edifié comme une fourmilière, ce monastère domine le village, à peine visible face à ce mastodonte : une ville au coeur d’un village ! On dit ici que ce monastère est le

plus beau du Ladakh ! A vous de juger !

Il appartient à l’ordre des gelugpas et abrite quelque 80 moines. Il est dirigé par son propre Rimpoche : le Ngari Rimpoche qui n’est autre que le frère du Dalaï Lama.

Il abrite une grande statue du bouddha du futur sur deux étages. Vous y trouverez plusieurs salles avec des peintures datant pour la plupart du XIX ème siècle. Pour mieux les comprendre, partez avec un guide !

Le matin de bonne heure a lieue la première puja : prière collective pour bénir ou protéger. Tiksey est l’un des rares monastères à accueillir régulièrement les touristes pour cette Puja qui a lieue vers 6h chaque matin.

Temps de visite : 30 min
Droit d’entrée : env 80 Rps
Fête : 18ème et 19ème jours du 9ème mois lunaire.

 

  • Stakna

École : Drugpa

A 25 kms de Leh en remontant l’Indus, au milieu de la rivière.
altitude : 3450m

Le monastère de Stakna se dresse au milieu de la vallée de l’Indus. « Stak-sna » signifie « le nez du tigre ». C’est un petit monastère qui fait penser à une hacienda ! C’est un endroit calme et

chaleureux, qui abrite de jolies peintures murales et statues et où vous aurez plaisir à faire une pause.
Il a été fondé durant le règne du Roi Jamyang Namgyal, en 1580, par St Chosje Jamyang Palkhar. C’est le seul monastère de la vallée de l’Indus qui appartienne aux Drugpas (semi-réformés, subdivision des Kargyupas).Tous les monastères Drukpas du Zanskar dépendent de Stakna.

La statue la plus importante à l’intérieur est celle de Arya Avaloketesvara. On y voit également un chörten en argent recouvert d’or et haut de 2m !

Les monastères de Sani, Bardan et Stakrimo, au Zanskar, sont de la même branche.

Temps de visite : 30 min
Droit d’entrée : env 80 Rps
Fête : /

 

  • Chemde (Ou Chemre, du nom du village à ses pieds)

École : Drugpa-Kargyupa

A 25 kms de Leh en remontant l’Indus, au milieu de la rivière.
altitude : 3600m

Ce monastère de Chemre est impressionnant et en dehors des circuits habituels. C’est une véritable ville bâtie sur une colline, couleur de sable, tel un mirage au milieu de la plaine. C’est principalement cette architecture qui fait son originalité. « Construit par Staksang Raspa, un peu après la mort du Roi Sennge Namgyal, au début du XVIIème siècle, ce monastère fut en quelque sorte érigé à sa mémoire. »* On peut d’ailleurs voir ce fondateur sur le mur du fond, à gauche, en entrant dans la cour.

A l’étage supérieur, on trouve une statue géante du grand maître Padmasambhava.

Ce monastère, abrite environ 120 moines. C’est le même chef spirituel qui dirige Chemre et Hémis

Temps de visite : 30-40 min
Droit d’entrée : env 80 Rps
Fête : 28 et 29ème jour du 9ème mois lunaire. (novembre)

 

  • Tagthok

École : Nyingmapa

A 45 kms de Leh en remontant l’Indus et en bifurquant après Chemde
altitude : 3900m

C’est la seule gonpa de la région appartenant à une école ancienne : les nyingmapa. Il abrite aujourd’hui une trentaine de moines.

Ce monastère est construit autour d’une grotte de médiation (comme ceux de Dzongkhul au Zanskar et Gotsang, au dessus de Hémis) où Padmasambhava a vécu et médité pendant 3 ans. La grotte est sombre et couvert de suie, qui laisse vaguement apparaître des fresques anciennes en dessous.

Au dessus de la porte, sont peint des Dakinis, ce qui est relativement rare ! (Les Dakini, littéralement « qui marche dans l’espace », sont des déesses d’aspect farouche ou au contraire très belles, des êtres éveillés au féminin).

N’hésitez pas à vous aventurer un peu plus loin, derrière où se dressent une centaine de petites stupas : le décors, grandeur nature, du film « Samsara»… Attention cependant, ces édifices religieux ne sont pas un terrain de jeu : il est évidemment interdit de monter dessus, même lorsqu’ils sont petits… Et n’oubliez pas de contourner chaque stupa par la gauche, dans le sens des aiguilles d’une montre !

Temps de visite : 20 min
Droit d’entrée : env 50 Rps
Fête : 10ème et 11ème jour du 6ème mois lunaire (juillet – aout)

 

  • Hemis

École Drukpa

A 43 kms de Leh en remontant l’Indus et en bifurquant à droite à Karu
altitude : 3550m (et 4000 pour l’ermitage de Gotsangau dessus)

Le monastère de Hémis, le plus riche et le plus prestigieux de tout le Ladakh, de par sa « puissance temporelle et son importance historique ». Il fut fondé en 1630 par le roi Sengge Namgyal et son maître Staksang Raspa (qui introduisit également les murs mane au Ladakh) . C’est le monastère principal de l’école Drukpa, siège du Staksang Rimpoche (réincarnation de son fondateur Staksang Raspa, le grand maître des Drukpas du Ladakh), et résidence du Drukchen Ripoche, la plus haute autorité actuelle de cette école (qui fut retenu en Chine jusqu’en 1986), lorsqu’il séjourne au Ladakh.
On y trouve des fresques et des statues d’une grande beauté. Il est à signaler une collection unique d’ardoises sculptées et peintes, situées sous un long auvent sur la gauche du bâtiment principal. Elles représentent les 84 Mahasidhas c’est à dire les grands yogis du lamaisme. A l’intérieur se trouve un bouddha de 5m de haut et des chortens en argent contenant les reliques de grandes réincarnations.

Le monastère abrite également un riche musée qui vaut le détour.

Si vous pensez avoir le temps (2 bonnes heures devant vous) , un petit sentier piéton part dans la montagne à l’arrière du monastère. Il permet d’atteindre des « annexes» du monastères : l’ermitage de Gotsang composé de chapelles et de retraites, de caves et des sources chaudes. Niché dans un cadre grandiose, le petit monastère est construit autour d’une grotte de méditation. C’est une « balade » de 1h env (monté simple) qui s’élève à environ 4000m d’altitude, auquel vous pouvez ajouter le temps de prendre votre temps pour apprécier tout cela et pas plus de 15 min de descente !

Temps de visite : 20 min + 30-40 min pour le musée
Droit d’entrée : env 100 Rps (musée inclus)
Fête : 9ème et 10ème jour du 5ème mois lunaire (juin-juillet)

 

et en revenant sur l’autre rive :

 

  • Matho (Palace & monastery)

A 26 kms de Leh en remontant l’Indus, sur la rive gauche.
altitude : 3500m

  • Le monastère
    École Sakyapa
    Matho est le seul monastère du Ladakh appartenant à la secte demi-réformée des Sakyapa (héritière des grands maîtres Tilopa, Naropa, Marpa, Milarepa et Gompopa). Il fut fondé au XVIème siècle. Il est particulièrement célèbre par son festival qui a lieu en février, 5 jours après celui de Stok et qui présente deux jours de danses masquées avec deux moines en transe, possédés par des oracles, censés faire des prédictions pour l’année à venir. Vous ne verrez aucune photo de cette fête : elles sont interdites par les oracles. Et si vous vous risquez à sortir votre appareil, les possédés vous débusqueront immédiatement et le feront voler en éclat !

En dehors du festival, une salle abrite les statues de divinités terribles et des masques utilisés pour la fête et des armes. Une soixantaine de moines y résident.

Temps de visite : 30 min
Droit d’entrée : env 50 Rps
Fête : 14ème et 15ème jour du 1er mois lunaire (février – mars)

 

  • Le musée
    A ne pas manquer à Matho : un nouveau musée exceptionnel, accolé au monastère, construit sur un piton rocheux par une jeune française : Nelly Rieuf
    C’est une histoire incroyable que l’histoire de ce musée, initié par la volonté des moines mais pris en charge de toute pièce par la jeune Nelly Rieuf, française, ingénieur en physique-Chimie, spécialisée dans la restauration des œuvres d’art et en particulier dans l’art Himalayen. Avec les moines de Matho, qui bénéficiaient déjà d’un trésor d’une valeur inestimable, elle a retrouvé des œuvres datant des premières migrations des textes du Bouddha Shakyamuni lui-même. Le musée a été développé sous l’égide du National Museum Institute de Delhi mais c’est elle qui chaque année, recherche les fonds pour permettre la rénovation des pièces uniques et la construction du musée selon les règles traditionnelles de l’architecture ladakhi mêlées aux dernières innovations technologiques antisismiques.
    Le projet a démarré en 2012. Elle emploie et chapeaute 55 personnes dont des artisans locaux (maçons, ouvriers, charpentiers), des experts internationaux qui, portés par la magie du projet, travaillent ici bénévolement, et les femmes du village de Matho qu’elle forme en permanence à la restauration. Ce sont elles qui, de la pointe du poil de leur pinceau ont rénové, aux pigments naturels, issus de pierres concassées pour la plupart, de sublimes Tankhas, ont recousu des tapis, des toiles, etc. . Toutes ces pièces, ces textes, ces œuvres d’art représentent une collection unique. Elles sont le trésor du monastère mais aussi le fruit de recherches et de fouilles menées par Nelly également.
    Nelly, au delà de ses compétences en restauration, s’est faite architecte, pour construire ce musée sur un python rocheux, historienne pour construire ce musée dans les règles de l’art local, chef d’équipe… C’est un des plus somptueux projets qu’il ai été offert au Ladakh et un cadeau inestimable pour le patrimoine qu’elle a mis à jour et restauré !A voir absolument, à soutenir autant que possible ! Les initiatives comme la sienne sont extrêmement rares ! (le projet a besoin de fonds pour avancer. Renseignez vous sur : http://www.mathomuseumproject.com/ ou écrivez à Nelly : nellyrieuf@yahoo.fr

 

  • Stok (Palace & monastery)

A 14 kms de Leh en remontant l’Indus, sur la rive gauche.
altitude : 3200m

  • Le Monastère :
    Ecole Gelukpa
    Ce petit monastère présente la singularité, comme le palace d’ailleurs, d’être situé en aval du village (et non en amont comme tous les autres).

C’est en février qu’à lieu son célèbre festival avec les danses de moines masqués (comme à Matho 5 jours après), accompagnées des transes impressionnantes de moines possédés.
Il dépend du monastère de Spituk.

Temps de visite : 30 min
Droit d’entrée : env 50 Rps
Fête : 8ème et 9ème jour du 1er mois lunaire (février-mars)

 

  • Le Palace :
    C’est à Stok que réside encore actuellement la famille royale (qui n’a plus de pouvoir officiel mais est très respectée). Le roi Tsespal Tondup Namgyal a bâti ce Palace en 1825, après l’annexion du Ladakh par Zorawar Singh et donc en pleine décadence de la royauté (9 ans seulement avant l’invasion dogra). C’est depuis cette date que la famille royale réside ici. La veuve du Roi, Rani Parvati a eu l’idée l’idée originale de transformer une partie du bâtiment en musée.

Ce musée présente aujourd’hui de belles pièces dont une collection de costumes royaux, des bijoux, de très vieilles Tankas, la couronne royale et le Pérak de la Reine.

Temps de visite : 30-40 min
Droit d’entrée :

 

  • Spituk

Ecole Gelugpa

A côté de l’aéroport de Leh
altitude : 3200m

De la réunion organisée par le grand Tsongkhapa pour mettre en place la réforme Gelukpa à Leh, date l’apparition du premier monastère réformé à Spituk. Ce fut le premier monastère construit au Ladakh il y a 550 ans, au début de XVème siècle, à l’emplacement même d’un temple vieux de 900 ans dédié à Mahakala (divinité protectrice du Dharma, c’est à dire des enseignements du bouddha). Il se retrouve aujourd’hui en bout de piste de l’aéroport de Leh. Il reste malgré tout incroyablement tranquille sur sa petite colline d’où il domine l’Indus, marquant la ligne de partage entre «haut» et «bas» Ladakh. C’est le plus prestigieux des monastères Gelugpa du Ladakh : il recèle des peintures, des statues et des thankas remarquables, certaines ayant été emportées de Lhassa lors de l’invasion du Tibet par la Chine.

Temps de visite : 40 min (attention à ne pas reculer en prenant des photos : le monastère est situé en bord de falaise.)
Droit d’entrée : env 80 Rps
Fête : 28ème et 29ème jour du 11ème mois lunaire : (janvier)

 

Depuis Leh vers la vallée du bas Indus,

 

  • Phyang

École Kargyud, lignée Drigungpa

A 147kms de Leh en descendant l’Indus et en remontant très vite à droite.
altitude : 3600m

« La gompa de Phyang a été construite en 1531 par le Roi Tashi Namgyal qui l’a dotée, pendant son règne, de belles statues et de thankhas ainsi que de la collection complète du Kangyur et du Tangyur (respectivement, les 108 volumes où sont consignées les paroles de bouddha et les 225 volumes de commentaires sur le Kangyur).

Il appartient à une lignée peu représentée.

Aujourd’hui, il est habité par environ 70 moines et offre 4 salles à visiter dont une contenant des animaux empaillés (ibex et oiseaux) qui sont des offrandes aux divinités.

Temps de visite : 20 min
Droit d’entrée : env 50 Rps
Fête : 28ème et 29ème jour du 5ème mois lunaire (juillet – aout)

 

  • Basgo (Palace)

A 42 kms de Leh en descendant l’Indus.
altitude : 3250m

Le village de Basgo est dominé par une citadelle construite au XVème et XVIème siècle qui fut un temps la capitale du Ladakh, lorsque le roi Bhagan imposa son pouvoir à son cousin de Shey et fonda ainsi la dynastie de Namgyal, les rois les plus célèbres de Ladakh. Basgo fut par la suite abandonné pour Leh.

Dans ce site de terres noires déchiquetées, il reste 3 temples miraculeusement préservés au sommet de 3 pitons rocheux :

  • le Chamba Lhakhang (le temple de Maitreya, le bouddha du futur), le plus ancien qui remonte au XVIème siècle, à l’époque du roi Tsewang Namgyal. Il renferme une statue de Chamba de 8m de haut et des fresques qui, selon l’ethnologue Patrick Kaplanian, ont une influence chinoise très marquée.
  • le Lhakhang de la princesse Kalzang Dolma, inauguré par la princesse elle-même en 1642. Elle y est représentée dans une statue de Tara souriante,
  • et le Serzang Ljakhang (le temple d’or et d’argent) qui fut érigé sous les ordres de Sengge Namgyal en 1610 à la mémoire de son père, Jamyag Namgyal. C’est d’ailleurs le premier temple d’une longue série, érigée au Ladahk par le roi et son maître Staksang Raspa. Il contient un Maitreya de 4m (Chamba : bouddha du futur).

 

  • Likir

École Gelukpa

Bifurcation à 53 kms de Leh puis à 5kms de la route.
altitude : 3500m

C’est ce monastère, fondé au début du Xième siècle, qui a abrité la première communauté monastique du Ladakh. Mais la plupart des bâtiments datent du Xvème siècle, l’âge d’or des Gelukpa au Ladakh. Selon l’ethnologue Patrick Kaplanian, « on y trouve tous les classiques : c’est un bon résumé pédagogique ». On y trouve également une collection unique de Thangkas à l’étage. Un petit musée a été installé avec quelques unes des plus belles pièces.

Il compte aujourd’hui environ 120 moines et une école de moinillons. Il est l’un des plus importants monastère Gelukpa du Ladakh : Alchi, Karsha (au Zanskar) dépendent entre autres de lui.

Il fut détruit par le feu et reconstruit il y a 200 ans. Depuis 1997, trône à l’extérieure une gigantesque statue dorée (20m) de Chamba, le roi du futur, visible de très loin. Elle est, avec celle du monastère de Diskit au Zanskar, la plus grande statue de toute la région. Mais l’attraction qu’elle procure fait des émules…

Temps de visite : 30-40 min
Droit d’entrée : env 80 Rps
Fête : 28ème et 29ème jour du 12ème mois lunaire (février)

 

  • Alchi

    École Gelukpa

→ Bifurcation à 88 kms de Leh (env 2h30)
altitude : 3100 m

Alchi est, pour les amateur avertis , et sous des allures d’hacienda modestes, le plus beau monastère du Ladakh,  ! Il est aussi le plus ancien. Les fresques ont fait l’objet d’études très poussées. Il est très protégé (les photos au flash sont interdites depuis quelques années) car des infiltrations d’eau abiment les fresques et mettent en danger le bâtiment lui-même. (Le monastère édite, en partenariat avec le Central institute of buddhist Studies à Leh et le National Museum de Delhi, des livres fort bien illustrés et de belle qualité à la sortie du monastère (2000 Rps : env 30€). )

Contrairement à la plupart des autres monastères, ce n’est pas un monastère habité : il y a des gardiens envoyés de Likir pour ouvrir et fermer les portes.

Une légende raconte que l’arbre qui se trouve au début du sentier qui mène au monastère est né du bâton de pèlerin de son fondateur : Rinchen Zangpo, au Xème siècle. Une inscription le daterait, elle, du XIème siècle… Beaucoup de peintures ont été refaites au XVIème siècle et on attribut même, certaines d’entre elles, d’une richesse exceptionnelle, à des peintres moghols au XVIème siècle (costumes chamarrés qui font penser à la cours du Shah de Perse).

Le monastère se compose de plusieurs petits bâtiments : le Sumtsek (sum =3, tsek = étages), Le Dukhang et les Lhakhang (temples) de Lotsawa et Manjusri, et celui de Soma.

Dans le Sumtsek, seul le rez-de chaussée est en réalité accessible (le tronc d’arbre taillé de marche n’étant pas le meilleur escalier possible pour les visiteurs… tant pis pour eux !). Il présente au dessus de sa porte 3 sculptures en bois du Xième siècle qui représentent, de gauche à droite, le Vajrasattva (le bouddha primordial), shakyamuni (le bouddha historique) et la tara verte. A l’intérieur, 3 statues de 4m de haut : Avalokiteshvara (Chenrezig, le bodhisattva de la compassion), à gauche, Maitreya (Chamba, le bouddha du futur), au centre et, à droite Manjusri (Jamyang). Les tissus qui drapent les jambes et les reins des 3 statues sont d’une finesse exceptionnelle.

Le dernier bâtiment abrite, ce qui est rare, un mandala de sable coloré et une multitude de merveilles !

Prenez le temps de passer à travers les Stupas (à l’extérieur) et de lever la tête pour admirer les superbes fresques qu’ils renferment. Vous pouvez aussi tourner les moulins à prière dans le sens des aiguilles d’une montre !

Temps de visite : 40 min
Droit d’entrée : env 50 Rps
F
ête : /

 

  • Rizong

École Gelukpa

Bifurcation à 71 kms de Leh puis à 6kms de la route.
altitude : 3400m

Le monastère domine le fond de la gorge, dans un cirque naturel. On y accède en passant devant un bâtiment modeste entouré d’abricotiers : la nonnerie . Le monastère abrite environ 50 moines et une école de quelques 30 novices. On peut aussi arriver depuis le village de Yangtang dans la vallée de sham mais la piste est escarpée, tant en montée qu’en descente et donc relativement difficile.

Le monastère fut construit en 1841. Les reliques du fondateur se trouvent dans un chorten, dans le monastère. Il y a plusieurs salles plutôt modernes avec de belles statues. Les peintures aussi sont récentes.

Temps de visite : 30 min
Droit d’entrée : donation
F
ête : /

 

  • Lamayuru

École Drigungpa (Kargyupa)

A 126 kms de Leh (env 4h30 de route)
altitude : 3400m

Le monastère de Lamayuru est situé dans un cadre grandiose qu’on appelle le moonland (terre de lune), de par la couleur ocre des collines désertiques qui l’entourent. Le fond de la vallée, un camaïeu de verts tendres, lui renvoie la lumière : un vrai décors de carte postale !

Le monastère quant-à lui plaira aux fans d’architecture : construit sur le rocher, il regorge de passerelles, de passages dans le rocher, sous ou à travers les bâtiments… C’est un vrai labyrinthe où l’on aime se perdre et se rafraichir.

Il est possible, comme à Tiksey, d’assister aux Pujas (prières de bénédiction) du matin ou du soir.

La légende raconte qu’autrefois, le site était recouvert d’un lac avec une petite île. Un jour, un disciple d’Ananda, compagnon de bouddha, vint ici annoncer la construction d’un temple. Il jeta des grains d’orge en offrande aux Dieux qui habitaient le lac et, par le pouvoir de sa pensée, il entailla la montagne et le lac se vida. L’orge se mit à pousser et donna des grains en forme de svastika (symbole de prospérité) qu’on appelle aussi yung-drung en tibétain. Ce nom s’est déformé pour donner « yu-ru » qui est toujours le nom abrégé donné par les locaux à Lamayuru.

Au début du Xème siècle, le sage indien Naropa médita plusieurs années dans une grotte à Yuru.

On attribut cependant la fondation du monastère à Richen Zangpo, quelques années plus tard, dont ce serait l’une des108 constructions. Ce monastère dépend de celui de Phyang.

Temps de visite : 50-60 min
Droit d’entrée : 100 Rps env
Fête : 28ème et 29ème jour du 12ème mois lunaire

 

  • Mulbeck

A 190 kms de Leh , en direction de Kargil
altitude : 3230 m

Vous ne manquerez pas de vous arrêter devant la statue géante du bouddha Chamba (le bouddha du futur : Maitreya) en allant à Kargil. Ce bouddha géant de 9m marque l’entrée, depuis le Kashmir, dans le Ladakh bouddhiste. La datation de cette statue n’est pas claire. Pour certains, elle date du 1er siècle de l’époque Kushan, pour d’autres, du VIIIème siècle et une autre version la date du XIIème siècle (et représenterait en fait Chenrezig ?)

A ses pieds, une petite Gompa et surtout, un arbre tropical (bo), le même que celui sous-lequel le bouddha aurait atteint l’illumination…

Pour ceux qui veulent voir le bouddha de plus haut, il est possible de monter par un petit sentier, depuis l’arrière des boutiques. Mais des bâtiments récents gâchent avec leurs toits la vue complète sur la statue.

Temps de visite : 10 min
Droit d’entrée : env 20 Rps
F
ête : /

 

  • Shergol

Quitter la route à 5 kms de Mulbek, en direction de Kargil, descendre sur 2 kms.
altitude : 3200 m

Ce monastère vaut le détour de par sa situation remarquable : c’est un monastère troglodyte qui fut le décors des premières images du film Samsara. Sur les pentes qui mènent à sa porte, vous aurez l’occasion rare de voir les pierres sur lesquelles se font les crémations.

Par contre, si vous cherchez la clé du monastère, il faudra vous armer de patience ou bénéficier de la clémence des Dieux car ses portes ne sont pas faciles à ouvrir !…

Temps de visite : inconnu !
Droit d’entrée : inconnu !
Fête : /

 

Depuis Kargil en direction du Zanskar

 

  • Rangdum

École Gelugpa

→ A 130 kms de Kargil, en direction du Zanskar
altitude : 3657 m

Cette petite Gompa, située sur une petite colline au milieu d’une large vallée plate a été rendue célèbre par la photo d’Olivier Föllmi qui a su rendre cette lumière incroyable qui baigne cet espace. Elle date du XVIIIème siècle. Les 25 moines présents dépendent du monastère de Lingshed (sur le trek de la grande traversée du Zanskar, entre Lamayuru et Karsha), tout comme les moinillons de la petite école.

Temps de visite : 15 min
Droit d’entrée : 50 Rps env
Fête : /

 

  • Dzongkhul

École Drukpa-Kargyupa

Bifurcation avant Tungri, en arrivant de Leh à Karsha.
altitude : 3400m

Ce monastère se niche dans une grotte à flanc de falaise. C’est là que médita Naropa.

Temps de visite : 30 min
Droit d’entrée : 50 Rps env
Fête : /

 

  • Karsha

École Gelugpa

→ A l’entrée de la vallée du Zanskar (avant Padum)

altitude : 3550 m

Côte à côte, chacun sur son piton rocheux, se trouvent le monastère et la nonnerie de Karsha (le monastère étant le bâtiment le plus prestigieux.) C’est le plus grand monastère du Zanskar. Il domine la plaine de Padum. Olivier Föllmi en a tiré une photo célèbre : celle du patchwork de champs verts en contre plongée… Monter tout en haut est une expédition mais la vue récompense l’effort !

Temps de visite : 40 min
Droit d’entrée : 50 Rps env
Fête : 27 et 28ème jour du 5ème mois lunaire (en juillet)

 

  • Sani

École Drukpa-Kargyupa (Naropa)

→ Dans la plaine, entre Karsha et Padum (à 8 kms de Padum)
altitude : 3550 m

C’est un monastère de plaine, comme celui de Alchi mais qui dépend, selon son école Drukpa de Stakna (Ladakh). Cette école vénère particulièrement le maître Naropa !une petite chapelle contiendrait des reliques du grand maître).

C’est un monastère atypique car il renferme des éléments datant de diverses époques et relevant de styles divers mais un bon guide saura vous en éclairer les mystères…

Temps de visite : 15-20 min
Droit d’entrée : 50 Rps env
Fête : 14ème et 15ème jour du 6ème mois lunaire.

 

  • Bardan

École Drukpa-Kargyupa

→ Après padum en allant sur Phuktal
altitude : 3750 m

Petite gompa qui ressemble à un château fort perchée sur son rocher ! Charmante, mais d’un intérêt patrimonial limité car les fresques ne sont pas en très bon état. Comme Sani, cette gompa dépend de Stakna.

Selon la légende rapportée par Jean-Louis Taillefer, « ce monastère avait initialement été construit au sommet d’une montagne appelée Thar Lha. Un jour, un corbeau y pris une lampe à beurre et la déposa sur un piton rocheux. Le Bodhisattva Dewa Gyatso vit là un bon présage et décida de faire construire l’actuel gompa de Bardan sur ce rocher.

On peut encore apercevoir les ruines d’un monastère et d’un chorten au sommet de la montagne Thar Lha »…

Temps de visite : 30 min
Droit d’entrée : 50 Rps env
Fête : /

 

  • Phuktal

École Gelugpa

→ A 2h de marche de Purne
altitude : 3870 m

Phuktal est sans doute le monastère le plus fascinant de tout le Ladakh-Zanskar : il faut marcher longtemps pour l’atteindre sans le voir et soudain, comme un mirage au détour d’un virage, il surgit face à vous dans toute sa splendeur !

Monastère troglodyte, construit autour d’une grotte immense qui abrite les bâtiments les plus sacrés, il est là, accroché à la montagne, avec ses ponts suspendus, ses maisons qui semblent sorties de la roche et tous ces petits moines qui « volent » tout autour avec les choucas, ces grands oiseaux noires qui apportent eux aussi leur part à la majesté de ce lieu.

Ce très vieux monastère fut fondé au XIIème siècle puis réhabilité au XVème siècle par Tserap Zangpo qui en fit une école Gelugpa. Ses restes sont conservés dans le grand Chörten qui se trouve à l’intérieur de la grotte.

D’un point de vue historique, ce monastère tient ses lettres de noblesse de la présence pendant deux ans, au début du XIXème siècle, de Alexandre Csoma de Körös qui y étudia le tibétain et y rédigea sa grammaire et son dictionnaire (de tibétain), les premiers ouvrages en la matière, à une époque où cette culture était totalement inconnue du grand public. Ce voyageur hongrois est le fondateur de la tibétologie et en fut le premier et seul spécialiste jusqu’à sa mort.

« En hommage au rôle pionnier qu’il joua dans la découverte de la civilisation bouddhique du Tibet, aux vertues dont il fit preuve ainsi qu’à son courage, il a été solennellement proclamé bodhisattva le 22 février 1933 et reste à ce jour le seul blanc qui ait jamais été honoré de ce titre. » (informations recueillies par Jean-Louis Taillefer et transmises dans son guide « Ladakh-Zanskar »)

Dans un autre registre, c’est ici que le célèbre photographe Olivier Föllmi fit sa retraite hivernale et qu’il noua des liens indéfectibles avec ce monde himalayen. C’est ici aussi que Marianne Chaud tourna son documentaire sur le petit moine Kenrap : « Himalaya, chemin du ciel ».

Pour ceux qui le souhaitent, le monastère tient une petite guesthouse très rudimentaire à ses pieds. En saison estivale, elle est souvent pleine. A Purne, le dernier micro-village avant Phuktal, il y a la homestay de la fameuse Dolma de l’émission Rendez-vous en terre inconnue.

Temps de visite : 40-50 min
Droit d’entrée : donation
Fête : 18 et 19 ème jours du 12ème mois lunaire.

 

En partant vers le nord dans la vallée de la Nubra 

  • Diskit

École Gelugpa

→ Vallée de la Nubra
altitude : 3144 m

Ce monastère, fondé en 1420, domine la vallée de la Nubra et rien que pour la vue exceptionnelle, il vaut l’ascension ! La faire à pied permettra de suivre les 108 chörtens qui jalonnent le chemin. Il abrite encore aujourd’hui quelques 120 moines et est rattaché à la gompa de Tiksey. C’est un petit labyrinthe de pièces sacrées qui renferment toutes des curiosités intéressantes (bibliothèque de bois de santal, Thankhas, statue de Gonkar portant un crâne et une main etc.). Evidemment, visiter le monastère avec l’accompagnement d’un guide a plus de sens !

Depuis peu, un grand bouddha d’or, inauguré par le Dalaï Lama, a été dressé près du monastère et face à la vallée (orienté vers l’ouest)  : un intérêt touristique supplémentaire, s’il en fallait un…

A l’intérieur, une statue de Stonghkapa, a son histoire, rapportée par Patrick Kaplanian (dans son guide « Ladakh » aux éd. Peuples du Monde) : « La lèpre frappait la population de Diskit. Les habitants supplièrent Tsongkhapa de faire quelque chose. Ce dernier prit la lèpre sur lui et elle disparut du village mais il reste des traces de lèpre visibles sur la statue… »

Temps de visite : 40-50 min
Droit d’entrée : env 80 INR
Fête : 28ème et 29ème jours du 12 ème mois lunaire (février).

 

  • Sumur

École Gelugpa

→ Sur la route de Panamik (sources chaudes), à 1h à pied de la grande route.
altitude : 3100m

Ce monastère fut fondé en 1870 par le Lama Tsultim Nima. Il a une apparence assez moderne avec son accès par un escalier en carrelage. Il héberge une centaine de moines et moinillons. Le monastère est entouré de 3 petites gompas.

Temps de visite : 40-50 min
Droit d’entrée : env 80 INR
Fête : / (il n’existe pas de fête officielle mais il en existe une cependant depuis peu, sans que l’on connaisse la date exacte).