Passer de 0 à 3500 m en 1h de temps, n’est pas anodin pour l’organisme : imaginez monter dans un ascenseur à la vitesse de 1m par seconde ! C’est ce qui se passe lorsque vous êtes dans l’avion entre Delhi et Leh : on vous «monte» en pression !
C’est un choc pour l’organisme et mieux vaut comprendre ce qu’il «encaisse» (voir rubrique sur l’altitude et le Mal des Montagnes).
Pourtant, lorsque l’on recommande de réserver 2-3 jours tranquilles à Leh (et alentours), en évitant les efforts physiques (pour rester à relative basse altitude et proche de l’hôpital), ces conseils sont vécus comme une mise en quarantaine : le voyageur pressé n’a qu’une seule envie : partir plus loin, plus haut, tout de suite ! L’ivresse des montagnes sans doute !
Ci dessous, nous vous offrons quelques conseils pour agrémenter au mieux ces quelques jours.
Attention, le J1 (jour d’arrivée) reste un jour de repos ABSOLU ! Il faut en profiter pour faire la sieste, se mettre sur une chaise dans un jardin face aux montagnes, boire un Chaï, lire, rêvasser, respirer !!!
Les propositions ci-dessous sont donc valables à J2 SI, ET UNIQUEMENT SI, on ne se réveille pas avec un gros mal de crâne ! Dans ce cas, le repos total est obligatoire avec, si besoin, un petit coup de pouce à l’oxygène ! (voir acclimatation et hôpital)
Acclimatation studieuse
Vous voulez tout savoir sur la culture locale ? De nombreuses options s’ouvrent à vous :
Une marche à travers le patrimoine historique de Leh
Un circuit dans les rues de leh, à travers son patrimoine historique, est proposé par le Tibet Heritage Fund (vous trouverez ici le détail en version anglaise originale.)
Vous pouvez télécharger le plan ici (plan old Leh heritage) et vous laisser guider. Attention cependant aux montées aux Palace et monastère (plus haut encore) : évitez de grimper dès le deuxième jour (possibilité de le faire en descente en se faisant déposer en taxi au monastère).
Central Asian Museum à Leh
Sur le même plan (plan old Leh heritage), vous trouverez au numéro 29 (derrière la state bank grosso modo), le Central Asian Museum (télécharger une brochure en anglais ici : brochure-asian-museum-leh ). Il a été inauguré le 31 décembre 2016.
C’est un beau bâtiment, très bien conçu en terme de muséographie avec de belles pièces et un garden restaurant à l’arrière de la mosquée qui offre une vue originale et nouvelle sur le minaret !
Ce musée rappelle que le Ladakh fut une voie de commerce et de mouvements religieux, entre hindouisme, bouddhisme et islam. Elle en porte un héritage matériel et culturel issus du Tibet, du Turkestan, du Kashmir ou de l’Inde. Ce musée est là pour nous le rappeler et nous le montrer.
Le Palace et le monastère de Leh
C’est une promenade à réserver pour le J3, sauf si vous vous faites déposer en voiture à proximité du monastère et que vous optez pour la version « en descente »… Si vous êtes un peu courageux et patient, attendez le jour 3 pour dégoter le passage dans les vieilles rues de Leh et goûter aux premières sensations de difficultés d’une ascension en altitude ! Le plaisir d’atteindre les drapeaux n’en sera que plus gratifiant !
De là haut (depuis le Palace et encore plus depuis le monastère) vous aurez une vue superbe sur cette ville de terre ! D’un seul coup, le brouhaha et le cahot vous sembleront harmonieux, sortis des temps anciens… Cette ville vous apparaîtra dans toute sa singularité : une sorte de fourmilière, aride d’un côté, verdoyante de l’autre avec des maisons qui semblent avoir été construites dans du sable… Vous ne regretterez pas d’avoir pris ce recul…
Le monastère, pour les néophytes, est intéressant pour sa situation : de là haut, il semble « accrochée » au rocher… N’oubliez pas les lunettes de soleil : le blanc des murs est éblouissant sous le soleil et contraste avec le bleu profond du ciel !
Le Palace, résidence des Rois du Ladakh, est actuellement en restauration et peu de salles sont réellement intéressantes à la visite. Mais le monument lui-même, de par sa singularité, mérite qu’on lui accorde un peu de temps… au frais !
A Matho
En prenant un taxi, on se retrouve, en 30-40 minutes de l’autre côté de l’Indus, sur l’autre versant de cette immense vallée et on peut visiter un nouveau lieu absolument extraordinaire : le musée de Matho !
C’est une histoire incroyable que l’histoire de ce musée, initié par la volonté des moines mais pris en charge de toute pièce par : la jeune Nelly Rieuf, française, ingénieur en physique-Chimie, spécialisée dans la restauration des œuvres d’art et en particulier dans l’art Himalayen. Avec les moines de Matho qui bénéficiaient déjà d’un trésor d’une valeur inestimable, elle a retrouvé des œuvres datant des premières migrations des textes du Bouddha Shakyamuni lui-même. Le musée a été développé sous l’égide du National Museum Institute de Delhi mais c’est elle qui chaque année, recherche les fonds pour permettre la rénovation des pièces uniques et la construction du musée selon les règles traditionnelles de l’architecture ladakhi mêlées aux dernières innovations technologiques antisismiques.
Le projet a démarré en 2012. Elle emploie et chapeaute 55 personnes dont des artisans locaux (maçons, ouvriers, charpentiers), des experts internationaux qui, portés par la magie du projet, travaillent ici bénévolement, et les femmes du village de Matho qu’elle forme en permanence à la restauration. Ce sont elles qui, de la pointe du poil de leur pinceau ont rénové, aux pigments naturels, issus de pierres concassées pour la plupart, de sublimes Tankhas, ont recousu des tapis, des toiles, etc. . Toutes ces pièces, ces textes, ces oeuvres d’art représentent une collection unique. Elles sont le trésor du monastère mais aussi le fruit de recherches et de fouilles menées par Nelly également.
Nelly, au delà de ses compétences en restauration, s’est faite architecte, pour construire ce musée sur un python rocheux, historienne pour construire ce musée dans les règles de l’art local, chef d’équipe… C’est un des plus somptueux projets qu’il ai été offert au Ladakh et un cadeau inestimable pour le patrimoine qu’elle a mis à jour et restauré ! A voir absolument, à soutenir autant que possible ! Les initiatives comme la sienne sont extrêmement rares !
(le projet a besoin de fonds pour avancer. Renseignez vous sur : http://www.mathomuseumproject.com/ ou écrivez à Nelly : nellyrieuf@yahoo.fr
Stock Palace,
Le Palace de Stok, sur la même rive de l’Indus que Matho, vaut aussi le détour. C’est un Palace rénové et aménagé en musée qui vous présentera de belles pièces tels que des Thankas, des photos anciennes, des costumes, bijoux, objets traditionnels (une cuisine ancienne est reconstituée) etc. C’est la famille royale elle-même qui est à l’origine de la mise en valeur de son patrimoine.
Avant ou après la visite, un café-restaurant sur la terrasse du palais vous offre une vue superbe sur toute la vallée. Vous pourrez vous y restaurer ou simplement boire une tasse de thé.
Acclimatation curieuse
Le bazar…
Un tantinet moins studieux mais au combien intéressant : les promenades dans les vieilles rues de Leh vous offriront un vrai regard sur la vie actuelle des familles ladakhi. Engouffrez vous dans les petites rues parallèles au main bazar : vous y trouverez des barbiers, des tailleurs, des boutiques locales de vêtements, d’ustensiles de cuisine, de jouets, musique, droguerie ou quincaillerie… En descendant plus bas encore, vous accéderez au Mothi market, aux marchands d’épices… Des boutiques en pagaille, ne dépassant pas 1m2 parfois. N’hésitez pas à marcher et à suivre la foule locale. Vous trouverez là l’ambiance d’un vrai bazar !
Les boulangers Kashmiris
Si vous reprenez le plan du Leh Heritage walk (plan old Leh heritage), à l’aplomb du numéro 21, vous verrez une petite rue qui remonte à l’arrière du centre ville. C’est là que dès les premières heures du jour, les boulangers Kashmiris s’affairent à leur besogne : faire danser les boules de pâte pour en faire des galettes, les coller sur les parois de leur four enterré et en sortir des pains tout chaud ! Les regarder faire est un vrai spectacle pour les yeux et manger leur pain un délice pour les papilles !
La Women Alliance
Elle se trouve un peu plus haut en prenant la route qui mène à la Lamdon School (demandez ou consultez notre plan de Leh : !).
C’est, comme son nom l’indique, une association de femmes. Elle a des branches dans tous les villages reculés du Ladakh et permet aux femmes de valoriser leur savoir faire et, en vendant leurs créations, de leur permettre de rester dans leur village sans songer à l’exode rural.
La women alliance de leh vous permetra :
- d’acheter de l’artisanat local à des prix tout à fait raisonnables (enfin !!!)
- de boire un thé si vous le souhaitez
- de voir les films de Elena Norberg Hodge et en particulier «Ancient Future» qui est une trace de la vie ladakhi au début des années 80 (selon les horaires des séances ou sur rendez-vous à la demande)
Le centre écologique (LedEg)
Il se trouve près du réservoir de Karzoo (voir plan de Leh : un peu au dessus du centre ville), où l’hiver se déroulent les compétitions de Hokey sur glace.
Cette ONG locale présente ici des innovations technologiques adaptées aux conditions particulières du Ladakh : aridité, fort ensoleillement, froid hivernal… Il y a, dans le bâtiment principal, une librairie avec des murs en Thromb wall : l’occasion de comprendre cette technologie simple de chauffage grâce à l’énergie du soleil.
Le LedEg propose aussi une boutique qui, comme celle de la Women Alliance, offre des produits directement issus de l’artisanat local à des prix très raisonnables.
FÖLLMI photo gallery
Pour tous les fans des photos d’Olivier Föllmi qui a contribué, par son travail à rendre célèbre le Ladakh-Zanskar, retrouvez tirages et cartes postales dans la galerie ouverte à Leh par Motup, son fils adoptif, (le fameux petit garçon parti sur les glaces du Zanskar en hiver, pour étudier…). Les clichés d’Olivier Föllmi resteront parmi les plus célèbres et les plus touchants de cette région, : sa sensibilité lui a permis de transmettre cette magie des clairs obscures dans les paysages et intérieurs ladakhi, ainsi que cette sensation ressentie par tous au milieu de ces montagnes : la petitesse de l’homme dans l’immensité de la nature !
Föllmi Photo Gallerie se trouve sur Fort road, au niveau du pont, dans le complexe en terrasse.
Acclimatation culturelle
Si vous souhaitez visiter les monastères de la région, rendez-vous sur la page dédiée à leur description : Les Palaces et monastères et choisissez ceux de la vallée de l’Indus.
Acclimatation méditative
Nombreux sont ceux qui souhaiteraient, au Ladakh, faire l’expérience de la méditation dans un monastère… Ce n’est pas vraiment réalisable car les monastères ne sont pas des lieux touristiques (même si leur ouverture au public peut le laisser croire) : ce sont des lieux où les moines vivent et étudient. Ils n’ont pas vocation à accueillir les étrangers et ne sont pas équipés pour.
Par contre, le Mahabodi meditation center offre des séminaires de méditation. Renseignement ici, sur leur page en anglais : http://www.mahabodhi-ladakh.org/
Acclimatation sportive
Et oui, on peut même avoir des sensations fortes en phase d’acclimatation ! Rappelez vous : ne pas faire d’efforts violents ! C’est ce que permettent le rafting (dès le jour 3 si tout va bien) ou la descente du Khardong La à vélo (idem, dès le jour 3) : le col carrossable le plus haut au monde !
Le rafting
Des équipes professionnelles de rafting venues du Népal arrivent au Ladakh durant la saison estivale (juin-septembre), après et avant la bonne saison dans leur pays ! Le rafting au Ladakh permet d’aborder les paysages avec un autre regard. Il n’est pas nécessaire d’être un expert. Les équipes sont là pour vous accompagner.
Deux itinéraires principaux sont proposées :
- l’un très tranquille, sur l’Indus, qui est plus une balade en bateau sur le fleuve que du «rafting» au sens sportif du terme. La descente se fait de Phey à Niemo. Il est tout à fait accessible aux familles avec des enfants dès 10-12 ans.
- l’autre, plus ardu et qui peut vous faire goûter l’eau fraiche (ça arrive rarement), part de Chilling, sur le fleuve Zanskar et arrive à Niemo, sur l’Indus. C’est le parcours le plus intéressant, réservé tout de même aux physiques un peu sportifs.
Plusieurs agences proposent ces descentes : elles sous traitent toutes aux mêmes équipes népalaises. Les transports aller-retour et le repas de midi est inclus dans le prix de la prestation.
La descente du Ktop
Et oui, descendre à vélo le col carrossable le plus haut du monde ne demande pas trop d’efforts ! Vous serez véhiculé jusqu’au col à 5340m (selon les dernières estimations, et non 5600m comme cela a été annoncé pendant longtemps) et comme vous redescendrez aussitôt, votre corps n’aura pas vraiment le temps d’en subir les conséquences. La descente de 40 kms n’est pas très difficile, sauf au col car elle se fait dans la terre et il faut rester vigilant. Mais elle offre un paysage grandiose !
Contactez Himalayan-Bikers, l’agence spécialisée dans le voyage à vélo à Leh. Les prix sont fixes pour la descente et comprennent la location du vélo (des vélos de qualités et maintenus en état), le permis officiel et le transport jusqu’au col.